Introduction

                                                                                            Centrale géothermique en Islande                                                                        Source : laboiteverte.fr

 

La géothermie, une énergie dite « renouvelable », connaît, en France et dans le monde, un fort développement depuis quelques décennies. Selon l’UNESCO, la géothermie correspond à « l’utilisation de la chaleur naturelle de la Terre, en tant que source d’énergie locale, concurrentielle, durable et acceptable du point de vue écologique et social, pour produire de l’électricité et pour les applications directes de la chaleur ». En d’autres termes, cela désigne l’exploitation de la chaleur qui a été emmagasinée et stockée dans le sous-sol au cours des siècles. De ce fait, on parle de « réservoirs » de chaleur, de « gisements » de chaleur (comme on parlerait de gisements de charbon ou de pétrole). Mais le parallélisme s’arrête là puisque la chaleur de la Terre se renouvelle bien plus vite que le pétrole – et c’est d’ailleurs pourquoi on parle d’énergie « renouvelable ». 

 

En France, la chaleur correspond à la moitié de la consommation d’énergie finale, et demeure principalement produite à partir d’énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre. Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, la France s’est engagée à atteindre une part de 23% d’énergies renouvelables dans son bouquet énergétique d’ici 2020, contre 11% aujourd’hui. Jean Lemale (“La Géothermie”, Technique et Ingénierie, 2012) affirme que cela reviendrait à accroître la production d’énergies renouvelables de 20 millions de tep (tonnes équivalent pétrole), dont la moitié est destinée à l’usage sous forme de chaleur. C’est dans ce contexte que s’inscrit le développement la géothermie.

 

Mais la géothermie est-elle pour autant une énergie renouvelable « parfaite », écologiquement neutre et économiquement viable ? Pour répondre à cette question nous verrons dans une première partie les avantages et les inconvénients de cette ressource énergétique, notamment par rapport aux autres énergies renouvelables, puis étudierons son applicabilité en nous focalisant sur un cas concret, celui des villes d'Arcueil et de Gentilly (situées dans le Val-de-Marne), qui ont récemment mis en place un grand réseau géothermique.